Comment les acides gras aident au bon fonctionnement cérébral ?
On considère souvent, à tort, que les lipides, communément appelés les graisses, sont nos ennemis. mais savez-vous qu'ils sont indispensables au bon fonctionnement de notre système nerveux ?
Pour comprendre, je vous invite à un petit voyage dans le monde des neurosciences…
Sommaire :
- Qu'est-ce que le système nerveux ?
- Qu'est-ce que le système nerveux central ?
- Comment votre cerveau fonctionne-t-il ?
- Qu'est-ce que les acides gras ?
- Comment les acides gras aident-il au bon fonctionnement du cerveau ?
- Conclusion
Qu'est-ce que le système nerveux ?
Globalement, le système nerveux est composé de deux parties remplissant des fonctions différentes : le système nerveux périphérique (SNP) et le système nerveux central (SNC).
Qu'est-ce que le système nerveux périphérique ?
De façon très générale, le système nerveux périphérique est composé des nerfs crâniens et des nerfs de la moelle épinière appelés nerfs rachidiens. Ils vont constituer les voies nerveuses sensitives et les voies nerveuses motrices (ou plus simplement ce sont les nerfs qui vont venir innerver votre visage, vos jambes et vos bras).
Qu'est-ce que le système nerveux central ?
Anatomie
Le système nerveux central est composé de plusieurs structures : le cerveau, le cervelet, le tronc cérébral la moelle épinière. Toutes ces structures joue des rôles bien différents.
Le cervelet (ou « petit cerveau ») est impliqué dans le contrôle de l'équilibre et la coordination des mouvements. Saviez-vous d’ailleurs que lorsque l’on boit de l'alcool le cervelet est inhibé ? C'est la raison pour laquelle on titube et on est maladroit (eh oui !🙂). Le tronc cérébral, quant à lui, va servir de zone de passage entre le cerveau et la moelle épinière.
Mais concentrons-nous maintenant sur le cerveau !
Un cerveau humain pèse environ 1,3 kg et il est composé à 75 % d’eau. Il est l’organe le mieux protégé du corps humain. En effet, il est, d'une part, baigné dans le liquide céphalo-rachidien ce qui permet de réduire les chocs du cerveau contre la boîte crânienne. D'autre part, il est entouré de 3 couches protectrices méningées : la dure mère, l'arachnoïde et la pie mère.
Le cerveau est constitué de deux hémisphères (le droit et le gauche) connectés par une structure nommée le corps calleux. Chacun des deux hémisphères est composé de 4 lobes remplissant des rôles distincts.
• le lobe frontal : situé à l'avant du cerveau, vers le front, le lobe frontal est responsable de l'initiation et de la coordination des mouvements, des tâches cognitives comme la résolution de problème, la pensée ou la planification. C'est également le siège du raisonnement.
• le lobe pariétal : le lobe pariétal, quant à lui, et la zone responsable des processus sensoriels tels que le toucher ou la douleur. Il est le siège de la conscience du corps et de l’espace environnant.
• le lobe occipital : situé à l'arrière, le lobe occipital est responsable de l'intégration des messages comme les informations visuelles, la reconnaissance des formes et des couleurs.
• le lobe temporal : localisé sur le côté, vers les oreilles, le lobe temporal est le centre de l'audition, de la mémoire et des émotions.
Comment notre cerveau fonctionne-t-il ?
Tous ces lobes, constituant le cortex cérébral, sont composés de cellules nerveuses, appelées neurones. Le cerveau en compte 100 milliards ! Ces neurones constituent un réseau très précis qui va permettre la transmission d'informations. En effet, ces neurones communiquent entre eux grâce à des signaux électriques (ou influx nerveux) qui se propagent.
Un neurone est constitué d’un corps cellulaire et d'un prolongement appelé axone. Ainsi, les signaux électriques vont se propager le long de l'axone depuis le corps cellulaire jusqu’à la terminaison synaptique, qui correspond à la connexion entre l'axone d'un neurone et le corps cellulaire d’un autre neurone, en libérant ensuite des molécules informatives appelées neurotransmetteurs.
Cette transmission d’informations le long de l’axone se fait facilement et rapidement grâce à une substance que l'on appelle la gaine de myéline. C'est une sorte de câble de protection que entoure l'axone des neurones et permet une propagation rapide des influx nerveux.
Qu'est-ce que les acides gras ?
Les acides gras sont un type de lipides (ou matières grasses) parmi d’autres comme par exemple le cholestérol. Il existe différents types d’acide gras en fonction de leur structure chimique.
• Les acides gras saturés : on les dit saturés car dans leur structure chimique, ils ne possèdent aucune double liaison entre deux atomes de carbone. Les acides gras saturés sont les plus abondants chez les mammifères. On les retrouve principalement dans la viande, la charcuterie, le lait et tous ses dérivés, ou encore dans l'huile de coco ou l'huile de palme.
• Les acides gras mono-insaturés : ils possèdent dans leur structure chimique une seule double liaison entre deux atomes de carbone. On les retrouve principalement dans les huiles végétales telles lue l'huile d'olive, l'huile de sésame ou dans l'avocat.
• Les acides gras poly-insaturés : par définition, les acides gras poly-insaturés, possèdent 2 ou plus doubles liaisons entre deux atomes de carbone. On les retrouve dans les huiles végétales comme l’huile de noix, l’huile de colza ainsi que dans certains poissons gras comme le saumon, la sardine ou le maquereau. dans cette catégorie d'acide gras, on distingue deux sous types : les oméga 3 et les oméga 6.
• Les acides gras trans : ils sont appelés « trans » car leur structure chimique a été transformée, elle n’existe pas à l’état naturel. Ces acides gras correspondent aux acides gras industriels que l’on retrouve dans les aliments dits « transformés» comme les viennoiseries, les pizzas, les gâteaux ou encore dans les plats cuisinés.
Comment les acides gras aident-ils au bon fonctionnement de notre cerveau ?
Je suis certaine que vous vous posez actuellement la question suivante : « d'accord, mais quel est le lien entre les acides gras et le cerveau !? »
Il faut savoir que les acides gras, toutes catégories confondues, jouent des rôles importants et différents dans le fonctionnement du système nerveux. En particulier, les acides gras polyinsaturés comme les oméga 3 et les oméga 6 un des rôles cruciaux dans le fonctionnement cérébral. Ce sont en effet des médiateurs indispensables au bon fonctionnement du système nerveux central.
Il est important de noter que les oméga 3 et les oméga 6 ce sont des composants essentiels des membranes cellulaires et donc des membranes des cellules nerveuses : les neurones. L’acide docosahexaénoique (ou DHA), qui est un oméga 3, constitue à lui seul 40% de la composition en lipides des membranes des neurones. L'acide eicosapentaénoique (ou EPA), qui est également un oméga 3, avec le DHA, joue un rôle essentiel dans la transmission des influx nerveux. On peut donc aisément deviner que lorsque la composition en acides gras de ces membranes est modifiée/perturbée, le fonctionnement des neurones va lui aussi être altéré, pouvant entraîner de lourdes conséquences sur le système nerveux.
Il est également bon de savoir qu’au sein du système nerveux central, les omégas 3 vont assurer un rôle anti-inflammatoire alors que les omégas 6, quant à eux, vont plutôt avoir une fonction pro-inflammatoire. Il est donc important de garder un équilibre entre les oméga 3 et les omégas 6.
Concentrons-nous à présent sur le rôle des oméga 3 et des oméga 6 dans le processus de la mémoire. Comment peuvent-ils impacter positivement ou négativement la mémoire ? De nombreuses études scientifiques ont démontré que les processus neurodégénératifs (perte progressive et irréversible des neurones de certaines zones du cerveau conduisant à l'apparition de diverses pathologies neurologiques) sont fortement liés à des balances nutritionnelles déséquilibrées. Ces études ont démontré, par exemple, que certains facteurs diététiques comme la consommation d’oméga 3 et d’oméga 6 associée à la consommation d'antioxydants étaient associés à une diminution du risque de développer la maladie d’Alzheimer, qui est une pathologie neurodégénérative caractérisée par une perte de la mémoire. Et à l'inverse, la consommation excessive d'acides gras saturés, comme la viande la charcuterie ou le fromage, était associée à une augmentation du risque de développer la maladie d'Alzheimer.
Par ailleurs, le DHA, principal oméga-3, permet d'influencer les gènes impliqués dans les réactions neuroinflammatoires pouvant contribuer au processus neurodégénératif en empêchant par exemple la production de plaques amyloïdes qui sont des dépôts de protéines dans les neurones des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer. Le DHA permettrait donc de réduire la production de ces dépôts.
De manière générale, des études ont démontré qu'une alimentation riche en antioxydants, vitamines, poissons (donc omégas 3 et 6), fruits, légumes et thé est bénéfique pour lutter contre les processus neurodégénératifs, alors que la consommation d’acides gras « trans », d’acides gras saturés et de sucres a un effet opposé, et serait plutôt délétère.
Conclusion
L’impact de l’alimentation sur notre santé est très important. Il est toutefois très important de garder en tête que beaucoup d’autres facteurs entrent en compte lorsqu'il s'agit de développer une pathologie (facteurs génétiques, facteurs environnementaux...). l’alimentation ne suffit pas à elle seule à déclencher une pathologie neurologique (c’est un tout autre problème dans le cas de certaines pathologies cardiovasculaires).
Par ailleurs, il est important de garder à l'esprit que les graisses ne sont pas nécessairement délétères pour notre santé, tout est une question de quantité. Il est très important d’avoir une alimentation variée afin d’apporter à l’organisme, et donc au cerveau, tous les nutriments dont il a besoin et qui sont indispensables pour un fonctionnement cérébral optimal.
ainsi, m'éliminer pas de votre alimentation les graisses en pensant qu'elles sont mauvaises pour vous. Consommez les de façon raisonnée et variée !
Sources :
[1] HTTPS://institutducerveau-icm.org
[2] HTTPS://lecerveau.mcgill.ca
[3] HTTPS://reanesth.chu-bordeaux.fr
[4] unf3s.cerimes.fr
[5] HTTPS://www.anses.fr
[6] Nutrition and the risk of Alzheimer's disease, Nan Hu et Al., Biomed Res Int, 2013
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